La cité balnéaire, capitale du département de l’océan dans la région du Sud Cameroun qui accueille la première édition du Salon des Acteurs Economiques et du Développement local(SAEDEL) du 3 au 11 decembre, a été présentée comme une véritable « ville des opportunités » au cours de la rencontre économique avec le Maire de la ville Guy Emmanuel SABIKANDA mercredi 7 décembre 2022. C’était en présence du Directeur du SAEDEL Patrice ASSIGA EYENE. Outre son charme touristique, la ville de Kribi située à 285 km de la capitale Yaoundé, se positionne de plus en plus comme le nouveau pôle économique du pays et attire des investisseurs. Ses atours, atouts et potentialités contribueront sans doute de manière significative à l’émergence du Cameroun.
Par Ericien Pascal Nguiamba Bibiang, envoyé spécial à Kribi
Quand Guy Emmanuel Sabikanda parle de Kribi, c’est avec beaucoup de passion. Le Maire de la ville nourrit de belles ambitions pour cette ville malgré quelques goulots d’étranglement. Mais il est convaincu que la capitale du département de l’océan, est incontestablement « the place to be ». En effet, « Kribi hier était connue beaucoup plus pour ses plages, ses hôtels et ses activités de pêche, pour un séjour pendant lequel on va déguster du poisson, et des crevettes, mais avec la mise en place du Port Autonome de Kribi, la cité balnéaire est entrain de connaitre une mutation profonde de ses infrastructures, de sa démographie, de son économie. Enfin des changements substantiels sont en train de se produire à Kribi. Kribi en réalité est devenu the place to be pour les hommes d’affaires, pour les opérateurs économiques » a déclaré le Maire de la ville au cours de cette rencontre économique, dirigée par l’ancien journaliste de la radiodiffusion du Cameroun Alain Belibi.
Il faut d’ailleurs dire que les hommes d’affaires qui ont la vision sont entrain de s’installer dans la ville. Autour du Port de Kribi, le Maire de la ville cite des infrastructures, des usines de montage d’engins de travaux publics. A Kribi aujourd’hui on retrouve une usine de transformation de ciment qui est en train de se mettre en place et qui pourrait être opérationnelle en 2023. Une initiative des opérateurs économiques venus de la Turquie. Guy Emmanuel Sabikanda cite également l’autoroute qui a servi à décongestionner la ville et à la désenclaver, sans oublier Kribi le péage automatique, tel qu’on en rencontre dans tous les pays du monde moderne.
En termes de déplacement urbain, il faut noter l’absence des taxis qui étaient présents dans la ville dans les années 80, mais avec l’arrivée de la crise et des mototaxis, avec le chômage des jeunes et autres, les moto s’y sont installées et ont désormais voie au chapitre. Une grosse épine. « Notre objectif était au niveau de la communauté urbaine, de pourvoir la ville de taxis mais malheureusement, ce n’est pas notre vocation » se justifie le Maire de la ville qui invite les opérateurs économiques de venir mettre en place les taxis dans la ville de Kribi. Par ailleurs le Maire de la ville dit faire des efforts pour la voirie urbaine. « Nous avons amélioré la voirie urbaine afin d’assurer la meilleure circulation dans la cité. Et il faut noter que c’est sur fonds propre que la voirie est entrain de se faire, et non avec les subventions de l’Etat ni un emprunt au niveau du feicom » dit-il avant d’ajouter que « depuis bientôt un mois nous sommes descendus avec les équipes de la communauté urbaine et les forces de maintien de l’ordre pour assainir le secteur d’activités des mototaxis qui nourrit son homme. Désormais il y’a des mototaxis avec un peu plus de chasubles. La communauté urbaine a offert gratuitement des chasubles, des casques, pour circuler dans la ville ». C’est une opération qui a même permis aux équipes de la communauté urbaines de saisir des motos volées.
Concernant la question du foncier, c’est un véritable casse-tête à Kribi. Beaucoup reste encore à faire pour une meilleure régulation. D’où cet appel du maire de la ville lancé aux forces vives du département pour amener le Ministère en charge des questions foncières à annuler des titres fonciers irréguliers. « C’est un scandale, un crime, quelqu’un ne peut pas avoir plus de 200 titres fonciers, quelqu’un ne peut pas se permettre d’avoir plus de 1000 hectares à Kribi. Le problème foncier à Kribi nous pose des soucis sérieux parce que, à ce rythme, l’Etat ne pourra pus investir ici dans dix ou trente ans » a dénoncé Guy Emmanuel Sabikanda.
« Les forces vives de Kribi, au lieu de verser dans de querelles inutiles doivent se mettre ensemble pour revoir le problème foncier » a martelé le Maire de la ville dont les interventions ont à chaque fois été saluées par le public.
Ericien Pascal Nguiamba Bibiang, envoyé spécial Afriquepremiere.net à Kribi