C’est au prestigieux hôtel «Inmaculada» et au Palais des Congrès d’Ebebiyín au Nord-Est de la région continentale de la Guinée Équatoriale, que se sont tenues les 4 et 5 août 2022, ces deux grandes activités de la 13è édition de la Foire Transfrontalière Annuelle d’Afrique Centrale (FOTRAC) organisée du 28 juillet au 6 août dans la zone des trois frontières Cameroun-Gabon et Guinée Équatoriale. Une initiative du Réseau des Femmes Actives d’Afrique centrale(REFAC). Deux grands moments de célébration et de promotion de la paix en Afrique et de développement du continent. Échos d’une clôture en apothéose.
« Paix et sécurité en Afrique », c’est le thème de la grande conférence très courue organisée au Palais de Congrès d’Ebebiyin le 4 août 2022. Conférence qui a rassemblé les réseaux des femmes actives du Cameroun, du Tchad, de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, du Sénégal et de la Guinée Équatoriale pour qu’elles s’impliquent dans la prévention des conflits sur le continent. Une Conférence au cours de laquelle le rôle de chaque intervenant était d’inciter les femmes à jouer leur rôle dans la prévention des crises sécuritaires. C’est d’ailleurs ce qui justifie la thématique de cette édition de la FOTRAC: «Intégration régionale et la Zlecaf: résilience des acteurs du développement socio-économique en Afrique face aux crises sécuritaires et à la pandémie covid-19». Dans un contexte jalonné de crises multiples au sein des familles, des sociétés et entre les États, les femmes sont invitées à plus de responsabilité. Elles ont pour devoir de jouer le rôle de médiation pour éviter tout enlisement des conflits. «Alors, si parfois notre rôle est sapé voire méconnu dans la société, il faut noter que nous devons continuer le travail de médiation autour de nous. Cela dit, nous faisons la médiation au quotidien dans nos villes, dans nos quartiers et dans nos ménages», fait savoir Danielle NLATE à nos confrères d’Intégration. Selon la promotrice de la FOTRAC et présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (REFAC), pour instaurer la paix, tout commence à la base. Elle a expliqué que «la construction et la stabilité d’une paix durable dans nos familles débutent par l’éducation des enfants». Au niveau des conflits armés, les femmes reléguées au second plan, apportent du soutien aux forces de l’ordre au front, encadrent les enfants. «Ce qui fait que la femme est de plus en plus impliquée dans les conflits qui l’entourent. Aujourd’hui, nous voyons les femmes au-devant de la scène dans le processus de pacification des pays. Elles éduquent et appellent les hommes à un sursaut d’humanisme, une tâche que les femmes doivent poursuivre pour une Afrique stable et prospère », souhaite la présidente du Refac.
Selon Robert MABAL, le développement de l’Afrique en général et de l’Afrique centrale en particulier passe inéluctablement par l’intégration de nos États. «Les acteurs du développement que vous êtes, que nous sommes, devons-nous soutenir pour l’intégration régionale. Nous devons aussi nous appuyer sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), sur les mécanismes permettant de réduire beaucoup de frais dans notre commerce», déclare le président de la Coalition des organisations des sociétés civiles pour la paix et la prévention des conflits (Copac). L’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier connaissent des conflits de diverses natures. «Pour cela, nous de la société civile avons un rôle à jouer. Durant trois ans, on a réfléchi pour qu’il y ait la paix et la sécurité dans notre sous-région. Et ces réflexions ont abouti à la mise en place de la coalition des organisations de la société civile, pour la paix, pour la gestion des conflits en Afrique centrale. Le moyen pour parvenir à cette paix, c’est la médiation. Et ce rôle revient aux femmes. D’où l’urgence d’organiser des séminaires sur la médiation», poursuit-il. Une idée soutenue par le Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). «Notre souhait est que la paix puisse régner dans notre sous-région, que les pays entretiennent des relations cordiales et que les peuples, à travers une intégration renforcée, puissent échanger, discuter et régler les conflits», conclut Narcisse Madjiyore Dongar, responsable à l’unoca.
Election Miss Intégration
La beauté des femmes africaines mise en valeur
Elles sont Centrafricaines, Équato-guinéennes, Camerounaises, Congolaises, Tchadiennes et Sénégalaises. Ces beautés africaines qui ont pris part le 5 août 2022 au prestigieux hôtel «Inmaculada» d’Ebebiyin à l’élection Miss intégration, la Miss sous régionale et ambassadrice de paix. La présidente de la FOTRAC, Danielle NLATE, a souhaité de tout son cœur autonomiser les femmes. Elle voudrait les voir davantage s’impliquer dans la thématique d’intégration sous régionale. Pour ce faire, elle a invité les jeunes filles à s’inscrire dans cette démarche. D’où le concept de «Miss intégration», l’une des innovations de cette 13è édition de la FOTRAC. Il s’agit «de célébrer les filles et de leur transmettre notre savoir-faire. Nous pensons que l’intégration c’est aussi la culture et la découverte de la beauté africaine dans toute sa splendeur», a expliqué la présidente de la FOTRAC. Pour l’élection «Miss intégration», elles étaient 12 candidates au départ et trois ont été retenues. Le titre de MISS est revenu à Mlle Carelle NTOLO, ( Nationalité Camerounaise), première dauphine Mlle Sylvia Mauricette BOCKET (de nationalité Centrafricaine) et la deuxième dauphine Mlle Adoumbeye Bibiane ( Nationalité Tchadienne). Elles ont reçu des enveloppes allant de 100 000 FCFA à 250 000 FCFA.
Il faut rappeler que cet évènement a connu deux grandes articulations. Le défilé de mode traditionnel, le défilé en tenue de ville, le défilé en tenue de plage et la tenue de fête. La seconde articulation reposait sur le projet de chaque candidate. Face à cette élection, la Miss Intégration Carelle Ntolo, a exprimé ses sentiments: «j’y ai cru jusqu’à la dernière minute, je ne me suis pas découragée. J’ai travaillé pour mon élection « Miss intégration ». Pour cette première édition, c’est une réussite parce que j’ai gagné le titre. Je suis fière de rentrer avec ce titre au pays et je le partage d’ailleurs avec les Camerounais. Pour ce qui est de mon projet, je fais dans la valorisation de l’identité africaine. Vous avez remarqué que ma tenue de soirée est africaine, donc j’aime tout ce qui est africain. Sur mes pages Facebook, je fais la valorisation de l’identité africaine», a-t-elle expliqué. La Centrafricaine, Viviane, est troisième dauphine Miss intégration Afrique centrale. «Je suis émue pour cette élection. J’encourage les filles de la Cemac et de la CEEAC à participer à cette élection miss. C’est une initiative louable, elle se fait sans distinction. Elle amène les filles à mieux s’émanciper, à se connaitre, à tisser un réseau d’entrepreneur dans tous les secteurs d’activités. Pour ce qui est de mon projet, je m’intéresse beaucoup plus aux activités agropastorales», déclare cette dernière. Pour cette première édition de «Miss intégration» à la FOTRAC 2022, Danielle NLATE s’est dite satisfaite pour l’organisation de la cérémonie y relative qui a eu du succès en Guinée Équatoriale grâce au soutien du couple présidentiel Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et son épouse Constancia Mangue de Obiang.
Danielle NLATE (promotrice) : Satisfaction et Espoirs
« Le bilan est souvent difficile à dresser à chaud pour nous les organisateurs. Nous préférons d’abord recueillir les avis des uns et des autres. Et à ce qu’il paraît, la masse est satisfaite des innovations, à savoir les activités menées de plain-pied en Guinée Équatoriale et la possibilité pour toutes les délégations, plus de deux cents personnes, d’aller et venir; circuler librement étant notre objectif, et à mener les activités telles que la grande conférence très courue au Palais des Congrès d’Ebibeyin et l’élection Miss intégration dans le prestigieux hôtel «Inmaculada». La Miss intégration sous régionale et ambassadrice de paix, qui a connu la participation de quelques nationalités; la cohésion entre les participants et les échanges bien nourris, bien diversifiés et édifiants pour la masse sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf); et aussi sur la nouvelle Stratégie nationale de développement (SND30) puisque la stratégie pour le développement nous intéresse. La recherche sur le financement, les connaissances sur la gestion des micro entreprises, ont été octroyées aux femmes qui ont largement apprécié. Ces nombreuses délégations venues de différents pays, même par voie routière, la présence massive des ressortissants de l’Afrique de l’ouest, du Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Mali, nous ont confortés dans l’idée d’avancer ». A la question de savoir ce qui est envisagé pour les prochaines éditions de la FOTRAC en particulier et pour la circulation des échanges des biens et des personnes en général, la présidente du REFAC s’est exprimée chez nos confrères d’Intégration : « Nous en tant que société civile devons travailler avec les autorités. Et c’est aussi la raison pour laquelle nous réussissons à aller en Guinée Équatoriale en masse, parce qu’il y a une certaine confiance établie. Nous savons aussi que la sous-région est en proie aux attaques terroristes, les incursions des groupes armés et tout cela, donc la paix est menacée. Nous n’allons pas reprocher aux pays, aux gouvernants, de contrôler le flux des personnes, parce que des personnes malveillantes peuvent glisser dans la masse pour causer des dégâts. Donc pour pallier le blocage de la libre circulation, nous devons renforcer les liens de collaboration, de coopération transfrontalière avec les autorités des différents pays. Comme dernier mot, je demande aux autorités de soutenir cette activité qui n’est plus seulement une activité des femmes. Vous avez vu les jeunes fortement représentés, les hommes également. Sans exclure les administrations et institutions qu’elles soient locales, nationales, régionales, sous régionales et continentales. Donc, il est question de trouver les moyens pour accompagner l’initiative ».
Ericien Pascal Nguiamba Bibiang