Il s’agit du Projet Jeunesse, Stabilisation pour la paix et la Sécurité(JSPS) dans la région de l’extrême-Nord, mis en œuvre entre mai 2019 et juin 2021 avec l’appui financier de l’Union Européenne et le Projet Stabilisation et relèvement des communautés affectées par la crise sécuritaire dans la même région, financé par le Fonds pour la Consolidation de la Paix du Secrétaire Général des Nations Unies, pour la période allant de janvier 2020 à octobre 2021. Zoom sur ces projets et leurs impact dans la partie septentrionale du Cameroun.
D’abord le Projet Jeunesse, Stabilisation pour la paix et la Sécurité(JSPS) dans la région de l’extrême-nord du Cameroun mis en œuvre entre mai 2019 et juin 2021 avec l’appui financier de l’Union Européenne. Ce projet a amplifié les résultats des projets antérieurs. Son focus était la prévention de la radicalisation, l’éducation à la citoyenneté et à la promotion de la paix. Il faut dire que les interventions menées par le projet JSPS à l’extrême-nord contribuent à la stabilisation de la paix et de la sécurité à travers la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent chez les jeunes. Ces interventions visent à promouvoir la culture de la tolérance, prévenir la radicalisation et les nouveaux recrutements des jeunes dans les groupes armés et faciliter la réintégration des ex-associés et ex-otages comme membres acceptés et respectés dans leurs communautés respectives. Il faut noter que plus de 30.000 jeunes âgés entre 12 et 29 ans, en particulier les jeunes femmes et filles sont des bénéficiaires primaires du projet. Parmi eux on compte, les ex otages et ex-associés de Boko Haram rendus dans les communautés, les élèves des écoles coraniques ; les membres des comités de vigilance, les moto-taximen et autres praticiens de la frontière ; et les jeunes déplacés internes et autres jeunes vulnérables des communautés hôtes.
Les activités réalisées au profit de ces jeunes et de leurs communautés impliquent le renforcement de la résilience, la promotion de la paix par l’éducation à la citoyenneté et aux compétences de vie, l’accompagnement psychosocial, l’éducation formelle des élèves des écoles coraniques, la formation professionnelle et l’insertion socio-professionnelle, l’autonomisation et la recherche pour l’information des parties prenantes. Dans le cadre de ce projet, 27.558 jeunes ont été formés.
Les Acquis à capitaliser
L’on parle de six associations formelles des maitres et maitresses d’écoles coraniques qui sensibilisent et inscrivent les élèves d’écoles coraniques dans les écoles officielles. Ce processus nécessite d’être poursuivi, renforcé et élargi, y compris dans d‘autres communautés. Il y a également l’existence des jeunes ambassadeurs de la paix au sein des communautés d’intervention ; la capitalisation attendue voudrait que ces jeunes puissent interagir avec leurs paires sur les idéaux de paix, de cohésion sociale, du vivre-ensemble et que cette expérience puisse faire tâche d’huile dans d’autres communautés. Il y a aussi la formation et l’organisation des jeunes en coopératives pour faciliter leur insertion dans les chaines de valeurs économiques locales. Le besoin de capitalisation repose sur le fait que l’utilisation des connaissances acquises par les bénéficiaires de ces formations dans les mécanismes de génération de revenus est un outil d’autonomisation de ces jeunes. 22 documents, rapports d’études pour orienter les activités, documents de bonnes pratiques, articles scientifiques et guides opérationnels ont été diffusés pour améliorer les connaissances et l’information des parties prenantes.
Ensuite il y a le projet Stabilisation et relèvement des communautés affectées par la crise sécuritaire à l’Extrême-nord. Ce projet cible 15000 jeunes, femmes et hommes issus de populations déplacées internes, des populations locales, des Ex associés et Ex-otages et les Retournés issus des départements du Logone et Chari, du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga. Mis en œuvre par trois agences des Nations Unies dont l’UNFPA, le projet qui tire à sa fin, après 18 mois d’exécution, a déjà touché 11 000 jeunes. Plus de 500 jeunes formés ont bénéficié d’assistance pour initier les activités d’élevage des petits ruminants. Environ 700 filles ont été insérées dans l’auto-emploi, filière courue. Par ailleurs, 5 communes sont engagées dans l’élaboration des Plans communaux sensibles aux besoins et priorités des jeunes. Ces réalisations inspirent donc UNFPA à porter un plaidoyer pour plus d’engagement et de suivi afin de réaliser durablement, voir porter à l’échelle ; les objectifs de stabilisation et de relèvement visés. Des actions de plaidoyers que va coordonner Argentina Matavel Piccin la nouvelle Directrice régionale UNFPA Afrique de l’ouest et du centre.
Anita Mbvuli