José Eduardo dos Santos, né le 28 août 1942 à Sambizanga, à Luanda est mort le 8 juillet 2022 à Barcelone en Espagne à l’âge de 79 ans. Président de la République d’Angola de 1979 à 2017 et président du Mouvement populaire de libération de l’Angola de 1979 à 2018, on garde de lui l’image de l’homme qui a œuvré pour le retour définitif de la paix en Angola.
Une fois au pouvoir, son principal défi réside dans la résolution du conflit avec l’UNITA (Union Nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) et principal mouvement rival du MPLA. L’UNITA, dirigée par Jonas Savimbi et soutenue dans un premier temps par l’Afrique du Sud et les États-Unis, ne reconnaîtra jamais totalement la légitimité du gouvernement MPLA soutenu par l’Union soviétique et Cuba et déclenche, en guise d’opposition, plusieurs conflits armés, résultant en une guerre civile qui ravage le pays pendant 27 ans.
Dès le milieu des années 1980, Eduardo Dos Santos recherche des solutions d’apaisement diplomatique. En mars 1984, Dos Santos se rend à Cuba et publie un communiqué conjointement avec le président Fidel Castro dans lequel ils demandent, en échange du départ des troupes cubaines d’Angola, le retrait des forces militaires sud-africaines en Angola, l’indépendance de la Namibie, et la fin du soutien politique et logistique à l’UNITA. Cependant, ce communiqué provoque l’effet inverse, et Reagan obtient l’année suivante l’abrogation de l’amendement Clark qui interdisait à Washington de fournir des armes à l’UNITA.
En août 1986, Dos Santos reçoit le révérend américain Jesse Jackson, et ils publient un communiqué où ils demandent le rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis, alors qu’au même moment Savimbi est accueilli à bras ouverts par Reagan.
Le 31 mai 1991, José Eduardo dos Santos signe avec son opposant un accord de paix. Lors des premières élections libres et multipartites organisées en 1992, dos Santos mène son camp à la victoire aux élections législatives face au principal parti d’opposition, l’UNITA. Lors de l’élection présidentielle organisée la même année, Eduardo dos Santos sort en tête du scrutin face à Jonas Savimbi, chef de l’UNITA, mais n’obtient pas la majorité absolue exigée au premier tour (49,57 % des voix pour dos Santos contre 40,6 % pour Savimbi). Trois jours de conflits particulièrement meurtriers traumatisent une nouvelle fois le pays et le deuxième tour n’a pas lieu, car la reprise des hostilités entre l’UNITA et le MPLA, les deux « frères ennemis », fait basculer l’Angola dans une nouvelle guerre civile qui fait 30 000 morts selon les ONG. Savimbi décide alors de retirer sa candidature, accusant le vote d’être truqué, et relançant ainsi la guerre civile.
Le 19 mai 1993, les autorités américaines décident de suspendre leur soutien à l’UNITA et de reconnaître officiellement José Eduardo dos Santos et le gouvernement MPLA en tant qu’instances exécutives officielles de la République d’Angola. Le 31 octobre 1994, le protocole de Lusaka est signé.
Le décès du chef du mouvement Jonas Savimbi en février 2002 permet l’aboutissement du processus de paix. Le 4 avril de cette même année, l’armée angolaise et les rebelles acceptent de signer un cessez-le-feu, et la paix est officiellement déclarée le 2 août.