C’est une histoire triste qui donne la chair de poule et qui fait couler des larmes. La société SICC(Southwest International Construction Corporation), s‘est présentée au Cameroun en 2010 disant avoir 40 ans d’expérience dans la construction des logements aux Etats unis. Des camerounais vivant au pays et ceux de la diaspora ont cru à son projet immobilier Garden Community à Mbanga-Bakoko par Japoma Douala, surtout au regard des partenaires que cette société avait présentés à savoir le Crédit Foncier du Cameroun, la Communauté Urbaine de Douala etc. Les victimes, réunies en association, face à la presse nationale et internationale le 24 août 2022 à Yaoundé, disent avoir versé à peu près 1 milliard de francs de leurs économies à cette société en apport. Et qu’il y a eu des prêts qui ont été contractés auprès du Crédit Foncier et qui, mis ensemble, représentaient à peu près la somme de 2 milliards de francs. Mais rendu à ce jour, les victimes aux abois et en larmes n’ont toujours rien et crient à l’injustice. Les détails.
C’est un vieux dossier qui risque de salir et de ternir l’image de marque du Cameroun à l’international. Au moment où le Chef de l’Etat, Paul Biya et son gouvernement vendent la destination Cameroun aux investisseurs étrangers, certains compatriotes semblent vouloir ramer à contre-courant. Le Président de la République ne cesse d’interpeller ses compatriotes de la diaspora d’être utiles à leur cher et beau pays et de venir investir et bâtir au Cameroun. Hélas ces camerounais de la diaspora et ceux vivant au pays sont tombés dans une affaire très compliquée. Aujourd’hui, ils sont en larmes et ne savent plus à quel saint se vouer. Ils étaient face à la presse nationale et internationale le 24 août 2022 au Centre Jean XXIII de Mvolyé à Yaoundé pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette grosse affaire qualifiée d’incroyable scandale foncier au Cameroun. « Il y a quelques années il y a une société qui a démarché auprès de plusieurs camerounais pour leur proposer d’acquérir des biens immobiliers, 12 ans après que le projet ait commencé, nous n’avons ni maison, nous avons perdu notre argent. Nous n’avons pas de maison, et en plus nous sommes menacés de déguerpissement. Donc on souhaite attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce problème qui aujourd’hui devient une véritable bombe sociale » a déclaré à la presse Joël MBAPPE le Vice-président de l’association des victimes de SICC qui avait à ses côtés Madame PAWA ROSITE épouse Wenguelale et Thierry BESSALA. Ils sont au total 182 Acquéreurs des logements sociaux du projet immobilier Garden Community de la SICC à Mbanga-Bakoko par Japoma Douala.
M. MBAPPE explique que « la société SICC, s‘est présentée au Cameroun en 2010 disant avoir 40 ans d’expérience dans la construction des logements aux Etats unis, curieusement elle n’a pas pu mener à bien son premier projet. Les trois maisons témoins qu’elle a construites il y en a qui s’est écroulée, et pour le reste des acquéreurs que nous sommes, nous n’avons jamais reçu de maisons pour lesquelles nous avons payé… Nous les victimes recensées nous avons versé à peu près 1 milliard de francs de nos économies à cette société en apport. Maintenant il y a eu des prêts qui ont été contractés auprès du Crédit Foncier et qui, mis ensemble, représentaient à peu près la somme de 2 milliards de francs. Et toutes ces sommes la SICC les a perçues entre les années 2012 et 2013 mais rendu à ce jour, nous, on a rien ». Le projet était bien impressionnant et captivant. On y voit comme partenaires : le Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU), le Crédit Foncier du Cameroun (CFC), la Communauté Urbaine de Douala (CUD), la Société d’Aménagement de Douala (SAD).La SICC propose trois types de logements pour des prix compris entre 26 376 240 FCFA et 46 901 663 FCFA. Les trois types de logements de trois chambres sont assortis des toilettes et d’une cuisine meublés. En plus, l’acquéreur devrait bénéficier en plus d’un réfrigérateur et d’une cuisinière. Le taux d’intérêt était de 07% lorsque le financement est souscrit via le CFC, y compris les frais d’assurance et notariés (Le cabinet du Notaire retenu est Me Régine Doo-Collins) et à 0% lorsque le financement est directement versé à la SICC où les frais notariés et d’assurances sont non compris et à la charge de l’acquéreur. Le délai de livraison était de 12 mois. Après une grande campagne de promotion, entre 2010 et 2012, plus de 182 Camerounais souscrivent au projet. Dans la période 2010 à 2015, ils avaient versé individuellement entre 2,5 millions FCFA à 47 millions FCFA via des prêts bancaires, les prêts au Crédit Foncier du Cameroun (CFC) ou des versements directs à la SICC .
Pour trouver une solution dans la paix, une conciliation a été engagée par le billet du ministère de l’habitat et du développement urbain. Selon les victimes, la Ministre Célestine KETCHA COURTES a promis signer l’arrêté qui doit accorder aux victimes, actuellement en larmes, la dation en paiement comme première partie du règlement de ce litige. Curieusement jusqu’à présent la Ministre de l’habitat et du développement urbain, Célestine KETCHA COURTES, n’a toujours pas signé cet important arrêté tant attendu et réclamé par les victimes de ce gros scandale foncier qui n’honore pays le Cameroun. Surtout qu’on compte parmi les victimes, plusieurs camerounais de la diaspora qui ont choisi de venir investir dans leur pays, comme d’ailleurs le conseille le Chef de l’Etat. « Nous proposons que l’Etat se saisisse de cette situation. Nous avons vu de nombreux problèmes sociaux être résolus ces dernières années. Nous ne comprenons pas pourquoi notre problème n’avance pas. Est-ce qu’il n’y a pas de justice pour nous dans ce pays ? Nous espérons donc que l’Etat se saisisse de ce problème et qu’il tranche. Nous attendons l’arrêté ministériel ordonnant la dation en paiement » déclare le vice-président de l’association des victimes de SICC. Tous les regards sont donc actuellement tournés vers le Ministre Célestine KETCHA COURTES qui doit signer impérativement ce fameux arrêté ordonnant la dation en paiement pour que justice et réparation soient faites.
Ericien Pascal Nguiamba Bibiang