Le Spécialiste national en développement de la production animale et en gestion de la qualité apporte plus de précisions sur l’importation du premier noyau de génisses gestantes dans l’entretien qui suit.
Communication PRODEL : Pourquoi avoir choisi d’importer des génisses gestantes ?
Spécialiste : Les génisses nous garantissent un vêlage et une entrée en production laitière rapide c’est-à-dire dans 4 à 5 mois après leur arrivée. Nous gagnons plus de 2 ans dans le cycle de production.
Communication PRODEL : Pourquoi des montbéliardes ?
Spécialiste : Ce sont des vaches laitières hautement productrices qui ont montré une bonne capacité d’adaptation dans des environnements difficiles sur le plan climatique. En effet, des pays comme le Mali et le Sénégal en importent. Il faut aussi préciser que le Cameroun a déjà importé des Montbéliardes par le passé pour une utilisation en croisement (animaux et semences).
Communication PRODEL : Pourquoi n’avoir pas opté pour une solution africaine ?
Spécialiste : En termes d’amélioration génétique, nous travaillons sur des caractères à valoriser et ceci suivant les systèmes de productions ciblés. Pour augmenter la production laitière nationale afin de répondre au gap en lait, il faut aller vers l’intensification. Ceci suppose des animaux génétiquement performants et d’autres améliorations pour des secteurs comme la santé, l’alimentation, le management et l’accès au marché. Les solutions sont africaines ne nous apportent pas la génétique appropriée. Ceci dit, ses solutions pourraient convenir au système pastoral, surtout en rameau mixte (lait et viande)
Communication PRODEL : Pourquoi atterrir directement à Garoua ?
Spécialiste : Les vaches attendues vont être hébergées pour leur acclimatation à la station d’élevage de Lougguéré dans le Mayo-Louti, soit à environ une centaine de kilomètres de Garoua. Cette ville abrite un aéroport international capable d’accueillir les avions cargo de type 747.
Communication PRODEL : Quelles sont les dispositions techniques prises pour le transbordement de Garoua à Louguéré ?
Spécialiste : Les animaux seront extraits à l’aide d’un High loader et déposés sur une dizaine de camions équipés de brumisateurs d’acclimatation. L’arrivée est prévue à 5 heures du matin pour bénéficier des températures plus clémentes.
Communication PRODEL : Que va-t-il se passer à Lougguéré ?
Spécialiste : Les animaux seront installés dans des étables modernes pour leur acclimatation (30 jours minimum). Une équipe de Coopex-montbéliarde assurera la transition pendant une quinzaine de jours.
Communication PRODEL : Comment avez-vous préparé le développement d’une expertise camerounaise ?
Spécialiste : Des formations en alimentation et management des vaches laitières hautes productrices ont déjà été dispensées depuis 2019 à une quarantaine de cadres de l’administration et du privé (docteurs vétérinaires, zootechniciens et techniciens d’élevage). Un recyclage sera organisé à leur intention pendant la phase d’acclimatation.
Communication PRODEL : Que prévoit le service après-vente de Coopex ?
Spécialiste : Coopex est partenaire du Prodel sur le plan des renforcements des capacités et pour l’accompagnement de la mise en place d’un réseau efficace d’inséminateurs performants. Dans ce partenariat, Coopex apportera une assistance technique multiforme.
Communication PRODEL : Comment comptez-vous organiser le suivi des génisses auprès des particuliers ?
Spécialiste : Il y aura contractualisation des vétérinaires privés formés et à choisir par les bénéficiaires sur une liste qui leur sera transmise.
Communication PRODEL : Comment entendez-vous gérer les cas d’indélicatesse chez les bénéficiaires ?
Spécialiste : Un mécanisme est inscrit dans le cahier de charges.
Communication PRODEL : Comment garantissez-vous la collecte et la commercialisation du lait de ces génisses ?
Spécialiste : La proximité et l’intégration à un réseau de collecte sont des critères d’élection pour les bénéficiaires
Communication PRODEL : D’autres importations sont-elles au programme ?
Spécialiste : En effet, d’autres importations sont au programme ; d’où l’intérêt du succès attendu de cette première importation
Communication PRODEL : Comment fusionnez-vous les importations et les inséminations artificielles pour l’augmentation de la production laitière nationale ?
Spécialiste : Il n’y a pas de lactation sans vêlage ou mise-bas ; la réussite des inséminations artificielles sera la voie royale pour les gestations et le vêlage. Nous souhaitons un veau par vache à l’année et des périodes de lactation d’environ 300 jours.
Communication PRODEL : Quelles sont vos projections en matière d’augmentation de la production laitière ?
Spécialiste : L’amélioration génétique pourrait garantir une augmentation minimale de 5% par an. Mais il y a moyen d’aller plus vite en association avec les autres améliorations déjà citées plus haut.