Poursuivi en justice par la société d’exploitation forestière FIPCAM et son Directeur Général, le français MULLER Stéphane, le journaliste camerounais Nestor Nga Etoga continue de clamer haut et fort son innocence. Attendu le 11 mars 2020 au Tribunal de Première instance de Mfou, une banlieue de la capitale Yaoundé, son procès a été renvoyé au 24 avril 2020. Le Syndicat des Journalistes et Auxiliaires du Cameroun (SYJAC) dont il est le deuxième vice-président, sollicite l’intervention urgente du Président français Emmanuel Macron. Une correspondance a été adressée à cet effet à l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou. Joint au téléphone, le journaliste dit craindre déjà pour sa sécurité et celle de sa famille.
Les voyages sur l’axe lourd Yaoundé-Douala, il ne les compte pas. Car obligé d’honorer les multiples rendez-vous d’audience au Tribunal de Première Instance de Douala-Ndokoti où il s’est retrouvé poursuivi en justice par la société d’exploitation forestière FIPCAM et son Directeur General MULLER Stéphane, de nationalité française. Deux procédures judiciaires ont ainsi été introduites au Tribunal pour des faits de diffamation. Mais le journaliste d’investigation Nestor Nga Etoga, 45 ans, patron de presse,qui clame haut et fort son innocence, dit n’avoir fait que son travail, en dénonçant ce qu’il qualifie lui-même d’«injustice » subie par des populations riveraines. Il se base sur les résultats de ses investigations. Il sera finalement condamné. Mais ladite condamnation ayant fait l’objet d’un Appel, reste en cours à la Cour d’appel du Littoral à Douala et dont la 14ème audience est prévue le 07 avril 2020. Et dans la même veine, une autre procédure judiciaire a été ouverte contre Nestor Nga Etoga pour les faits similaires au Tribunal de Première Instance de Mfou, où le journaliste était attendu mercredi 11 mars 2020. Ce procès a été renvoyé au 24 avril 2020.
Cette série de procès est aujourd’hui à l’origine de l’instabilité du journaliste dans sa famille. Et son travail. Nestor Nga Etoga parle d’un « rouleau compresseur monté contre lui » et qui a des conséquences aujourd’hui sur sa santé physique et mentale, avec des répercussions sur sa famille. D’où cet appel lancé au Président de la République Française Emmanuel Macron pour solliciter son intervention. En effet, le Président du Syndicat des Journalistes et Auxiliaires du Cameroun(SYJAC) Patrick Tchouwa dans la correspondance adressée à l’Ambassadeur de France au Cameroun, espère «une intervention urgente et salutaire du Président de la République française Emmanuelle Macron pour rappeler au patron de la société forestière Fipcam, Monsieur Muller Stéphane, les engagements de la France en matière de respect des droits de l’homme, de liberté de presse, du respect des conventions internationales et des relations bilatérales et historiques qu’entretiennent la France et le Cameroun, afin de stopper le rouleau compresseur mis en marche pour broyer la liberté de la presse et celle du journaliste NGA ETOGA Nestor ». Des journalistes camerounais ont donc décidé de se mobiliser jusqu’à l’arrêt complet des poursuites contre leur confrère et camarade du syndicat. En rappel, la société d’exploitation forestière FIPCAM est basée à Mfou dans le département de la Mefou-et-Afamba, région du Centre, non loin de la capitale, Yaoundé. Affaire à suivre.
EPN.