Avec le déluge qui s’est abattu sur l’économie mondiale en général du fait de la survenue du COVID-19, l’avenir des finances publiques du pays se présentait quelque peu en pointillés. Louis Paul MOTAZE vient d’en préciser les contours à travers l’élaboration par ses services, du Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme pour la période 2021-2023.
Ce n’est plus un secret, les conséquences de la crise sanitaire actuelle sur l’économie camerounaise sont incalculables. Les perspectives macroéconomiques les plus optimistes parlent d’une récession économique de -4,1%. Du coup, les recettes de l’Etat ont connu une baisse de près de 800 milliards de FCFA. Tous ces chiffres qui affichent une courbe négatives dénotent une contraction significative de l’activité économique tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle nationale. Ce qui jusqu’à date, faisait planer des nuages d’incertitude *, voire de pessimisme sur l’avenir à court terme des finances publiques ouvrant ainsi la porte à des tonnes de questionnements. Notamment celles insistantes, liées aux capacités de l’Etat à faire face à ses multiples engagements financiers et de développement infrastructurel ainsi que celles relatives à la poursuite ou non de l’objectif d’émergence à horizon 2035.
Tous ces questionnements viennent de trouver des réponses pertinentes et même rassurantes dans le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme pour la période 2021-2023 qui a été élaboré par les services compétents du ministère des finances. Concocté sous la houlette de Louis Paul MOTAZE qui, selon nos informations entendait personnellement y imprimer sa marque et surtout son désir forcené de promotion des champions nationaux, ce document revêt toutes les allures d’un véritable évangile du patriotisme économique.
Louis Paul MOTAZE en dévoilé le contenu du gouvernement au cours du conseil de Cabinet spécial présidé par le Premier Ministre Joseph DION NGUTE le 02 juillet 2020 en prélude au Débat d’Orientation Budgétaire qui se tiendra au Parlement dans les prochains jours. De la présentation ainsi faite par le Ministre des Finances au cours de cette assise, il ressort que les finances publiques camerounaises ne se sont pas totalement effondrées sous les coups de boutoir de la crise sanitaire. Le plan de riposte mis en œuvre par le Gouvernement, sous la très haute impulsion du Chef de l’Etat ayant permis d’atténuer les impacts socio-économiques de cette crise et de définir les conditions d’une relance rapide de la machine économiques.
Le document dévoile les contours de l’action publique pour la période 2021-2023, en indiquant que celle-ci va prioritairement porter sur la maîtrise la situation sanitaire et l’atténuation de la pandémie du COVID-19 ; la poursuite de la mise en œuvre des recommandations du Grand Dialogue National notamment la reconstruction des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’accélération du processus de décentralisation ; le déploiement progressif de la Couverture Santé Universelle ; le maintien de la veille sécuritaire sur toute l’étendue du territoire national et la finalisation des grands projets de première génération ; en particulier, ceux relatifs au Plan d’Urgence biennal pour la croissance économique, au plan triennal spécial jeunes et à l’organisation du CHAN 2021 et de la CAN 2022.
Le document apport une réponse claire et sans détour aux différentes interrogations liées à l’alternative à opposer à la baisse des recettes provoquée par la crise sanitaire aux fins de maintenir intacts les objectifs prioritaires du gouvernement ainsi énumérés. Il y est ainsi indiqué que « les perspectives économiques et financières de l’Etat pour la période 2021-2023 s’articulent principalement autour de la politique de l’« import-substitution », à travers la réduction ou la suppression progressive des exonérations sur certains produits qui grèvent la balance commerciale, de manière à favoriser leur production locale à plus grande échelle. En outre, des facilités de divers ordres seront accordées aux producteurs nationaux en vue de promouvoir le label « made in Cameroon et un accent sera mis sur l’amélioration de la rentabilité et de la compétitive des entreprises publiques ».
Appelée de tous leurs vœux par tous les acteurs économiques nationaux depuis des lustres si une telle politique économique était enfin mise en œuvre, elle s’assimilerait incontestablement à une véritable révolution dans la mesure où elle constituerait la traduction en actes d’un vœu resté pieux durant plus de deux décennies.